La nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air est entrée en vigueur le 31 décembre 2016. Elle a pour objective de réduire de 50% le nombre de décès prématuré dû à la mauvaise qualité de l’air.
Des chiffres éloquents !
D’après l’OMS, la pollution de l’air est devenue la première cause environnementale de mort prématuré au niveau mondial. Les chiffres clés sont donnés dans l’infographie ci-dessus. En France pour 2010, le nombre de décès prématurés imputables à la pollution atmosphérique est de 52 000. Selon France Nature et Environnement, le coût estimé à 100 milliards d’euros.
Pointer du doigt les PM2.5 liés au chauffage au bois et au diesel
Parmi les polluants ayant un effet sur la santé et réduisant l’espérance de vie, les PM2.5 sont ceux qui ont le plus d’impacts négatifs. Les PM2.5 sont les particules fines de diamètre inférieur à 2.5µm. Ces particules fines sont néfastes pour la santé car elles peuvent par leur dimension pénétrer dans les alvéoles pulmonaires.
Le premier secteur émetteur de PM2.5 est le secteur résidentielle comme le montre le graphe suivant issu des données du CITEPA. Ces émissions sont du aux systèmes de chauffage et plus spécifiquement au chauffage au bois.
Le second secteur émetteur est le transport. En premier lieu les véhicules de tourisme diesel, suivi des véhicules utilitaires avant le transport routier sont les principales sources de pollution.
Augmentation de l’espérance de vie de 4 mois en France en limitant la pollution
D’après l’étude réalisée l’Institut de veille sanitaire (INVS) publié en juin 2016, Si on respectait la valeur recommandée par l’, ce sont plus de 17 000 décès qui pourraient être évités chaque année en France . La carte suivante extraite de cette étude montre le gain d’espérance de vie à 30 ans en France en respectant la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (10µg/m3). Le gain moyen en espérance de vie à 30 ans serait alors de 4 mois en France. Dans les communes les plus polluées comme Paris, le gain pourrait atteindre plus d’un an.
Les estimations avec cette recommandation sont également données pour la région Provence Alpes côte d’Azur. Des gains supérieurs seraient même attendus dans des zones industrielles comme celle de Fos-sur-Mer avec des estimations de gain espérance de vie de 18 à 33 mois.
La France n’est pas la seule à connaître cette problématique de pollution atmosphérique et plus spécifiquement de PM2.5. Comme le montre la figure suivante extraite des données de l’OMS, elle se situe en milieu de peloton lieu derrière la Suède et la Finlande. Des pays comme la Belgique, les Pays Bas et l’Allemagne sont plus touchés que la France sur ce sujet. En queue de peloton, nous retrouvons les pays de l’est comme la Hongrie, la Pologne et la Bulgarie. Ce qui est le plus inquiétant est que les valeurs de l’OMS sont des valeurs des valeurs moyennes pour l’année 2014 et que par conséquent des pics supérieures à la valeur réglementaire de 25µg/m3 de la réglementation européenne de 2015.
Comment agir ?
Transport :
L’OMS recommande l’utilisation du vélo pour les déplacements inférieurs à 8km. L’utilisation de véhicule électrique ou hydrique en ville est également une piste de progrès comme l’utilisation de gaz naturel pour les poids lourds.
Chauffage :
Chauffage bois des chiffres qui peuvent paraître surprenants. Ailleurs dans le monde, on retrouve les mêmes conclusions:
Au Québec, une étude réalisée entre 2002 et 2008 attribue au chauffage au bois plus de 42% des émissions de particule fine.
En Europe, rapport de L’agence européenne de l’environnement dans un rapport sur la qualité de l’air en Europe de 2016 s’inquiète de la part importante de la combustion du bois dans le secteur résidentiel. La part d’émission de PM2.5 dans le secteur résidentiel et tertiaire est de 56% en Europe. Dans certaines régions comme la Lombardie en Italie ou Zürich en Suisse, la part de la combustion du bois est d’environ 25 à 30% de la concentration en masse. Elle atteint dans des régions d’Europe centrale comme en Autriche 50% en hiver.
A paris, c’est 10 à 15% des émissions annuelles qui sont attribuées au chauffage dans le secteur résidentiel. Celles-ci peuvent augmenter jusqu’à 30% en période hivernal.
Les raisons principales pour les émissions de polluants atmosphériques provenant de la combustion du bois en résidentiel sont :
- l’utilisation de poêles non réglementés;
- combustion dans des conditions non optimales (Pratiques de combustion / chargement);
- l’entretien inadéquat des poêles qu’ils soient anciens ou nouveaux;
- l’utilisation de biomasse non normalisée (y compris traité, peint ou insuffisamment séché, ou même les déchets agricoles)
Aux Etats Unis, US Environnemental Protection Agency, communique largement sur le sujet du chauffage au bois. EPA estime que si tous les vieux poêles étaient remplacés par ces systèmes de chauffage propre, 56 à 126 Milliards de dollars de bénéfice en terme de santé seraient réalisés par ans. « Le remplacement d’un vieux poêle à bois est équivalent en terme de PM2.5 à retirer de la circulation 5 vieux camions diesel ! »
Sources :
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2016 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques et modifiant la directive 2003/35/CE, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&language=FR&reference=P8-TA-2016-0438
Site de l’OMS sur la qualité de l’air ambiant et santé, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs313/fr/
Site du gouvernement québéquois sur le chauffage au bois http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/air/chauf-bois/
Site de l’United States Environmental Protection Agency sur le chauffage au bois https://www.epa.gov/burnwise/burn-wise-outreach-materials
Rapport de European Environnent Agency : Air quality in Europe — 2016 report http://www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2016
Impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyse des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique, Santé Public France, Juin 2016 http://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27052-etude-invs-impact-sanitaires-pollution-air.pdf
CITEPA : http://www.citepa.org/fr/air-et-climat/32-polluant-et-ges/poussieres-en-suspension

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